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Laurent Aubin, graphiture & barbouillure
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Laurent Aubin, graphiture & barbouillure
27 septembre 2011

Verdeur, vers d'or?

http://www.edifree.fr/doc/9013

 

 

Je suis luciole dans l'obscure et la nuit noire qui m'enceint,

  Je suis ce drosophile et ses treize cents gênes

 et je suis l'araignée dans sa toile enlacée.

 J'attends, je guette et je perdure, je suis l'instant, je suis l'azur.

  

Ce papillon multicolore de qui l'envie est liberté,

 soir à la nuit, matin au jour, d'une envolée

 vient s'amourir au feu sacré, futile noctuelle d'éternité;

 faire sa raison de son cocon, et sur l'hôtel de son été

 l'amour et son obstination, et tue l'offrande à sa genèse,

 à la maison du clair de lune! ...là où grésille l'oraison.

  

Je suis ce courant d'air et cet éclair, ce cœur de plomb qui se morfond.

 Je suis ce moustique fugace qui pique et qui dévore,

 et s'abreuve de sang, au gré des corps à corps.

 Je suis la terre qui tremble et le crie des tréfonds,

 Je suis tout ce qui semble, paraît et se confond.

 je suis ce qu'on dénombre, et meurs à chaque instant.

 Je sens, célèbre et je persiste, je disparaît et reparaît.

 Je suis là-bas, je suis ici, dans la tourmente et dans son doute,

 J'en suis certain et n'en crois rien, celui qui tente et qui commente.

 Tem est ma lueur: tu scintilles de mille feux.

 Je suis ce qui demeure, je signe indifférent, je suis, je reste et je fais fi.

  

Je suis ce funambule que la mort éconduit,

 j'avance et me retourne, je danse et puis virevolte.

 L'incertain est mon tiens, tu l'auras mon désir.

 Je suis ce roi maudit qui n'attend pas de reine

 couronné de révolte et dont l'or est indemne.

 J'entends, je vois et je foudroie ou j'abandonne.

 Je suis le nombre et je poursuis mon ombre:

 je suis cette inertie qui ne sait que mouvement,

 Je ne suis rien qui ne défie, se relie et délie,

 celui qui noue et qui dénoue, qui nous?

 Je suis mille et une nuits, la lampe merveilleuse,

 limpide comme l'opaque d'un diadème étoilé.

 Je suis phénix et règne de l'antique,

 Et, vieux mage égaré, au corps inachevé

 je reviens tout léguer;

 mon armure de cristal et mes yeux de faucon,

 les trésors de mon âme dans la malle du don.

 Je suis ce firmament que tu ne perçois pas,

 cette vierge étoilée exempt d'humanité:

 je suis celui qui touche, qui caresse et qui s'offre,

 je suis la liberté, la clémence des temps,

 et l'infinie patience de l'instant des moments,

 J'aiguise la souffrance éphémère et subtile.

 Je suis cette seconde, ce triton du bonheur.

 Enfant, mon cœur est un enfer qui a tant voyagé

 et brûle de tout feu, de ces nuits oragées: je suis Gorias.

 Et tu voudrais que je parle d'amour?

 

L.A.


Vie d'artiste, suite de la précédente suite à... par mrlaubin 

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