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Laurent Aubin, graphiture & barbouillure
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Laurent Aubin, graphiture & barbouillure
2 février 2021

L'agenda - Chapitre second

Chapitre second - l'unité de lieu
 
Comment ne peut-on se trouver rétif face à l'ordre établi? Je suis d'une fratrie de trois. Le second. Qu'on nous pardonne (et l'on devrait toujours tout pardonner car souffler n'est pas jouer) mais la nature m'a placé en rival du premier, ce que je n'ai jamais assumé car tous avions certainement notre place dans la matrice, même les moins attendus ! Je l'ai déjà écrit mais le langage, comme le confort, corrompt car tout est corrompu. J'ai d'abord considéré l'existence comme un état, donc une fonction. Inévitable unité perpétuellement subdivisée qui, comme le suggère le théâtre géopolitique actuel qu'illustre l'aboutissement d'un conflit ancestral sur le sol américain entre généraux Grant et Lee, aujourd'hui la limonade s'inscrit dans la monade. Rien n'échappe à l'unité comme l'inertie est une force essentiellement motrice, mouvante.

Et dans son voyage astral, notre planète terre semblerait actuellement s'extirper de la pénombre. Grand bien nous fasse, pauvres humains qui y verront peut-être un peu plus clair. Je m'y résous, je suis né sur la terre. Pas besoin d'être bien cultivé d'ailleurs pour comprendre les fondements du langage, la logique. Comme Amour et Psyché se déterminent, disons qu'un nombre comme un chiffre se définit par son inverse.. 1/1 c'est 1, 1/2 c'est 5 et donc un cinquième c'est deux. Un quart c'est vingt-cinq, le carré de cinq alors que quatre est un carré, celui de deux.... parti de là on peut aller jusqu'à faire plaisir aux franc-massons et définir ce qu'est le sept (2+5), le nombre d'or et ce qui sépare le cercle du carré, toute forme limitée.... on peut aussi, sans connaissance aucune comprendre l'intrication entre l'espace, le temps et la nature du mouvement. Et ceci est universel car il dépasse les modèles et conventions, c'est la nature de l'existence traduite en neuf symboles. Si donc, tout se remet formellement en question, le lieu lui même aussi uni soit-il est changeant. Un vingt-cinquième n'est-il pas quatre, le chiffre deux par lui-même étalé comme une pâte à crêpe?

Je suis né à Paris, dans une clinique des faubourgs. Nous étions à l'étroit au début, dans un petit appartement. C'est amusant parce que mon père avait des sous à l'époque, à l'époque, ma mère ne travaillait pas, et nous allions, tous les ans en haute Savoie, à l'hôtel, et très souvent en week end, en R16. Il ne louait pas la TS, le luxe, c'était du luxe - d'ailleurs il n'achetait pas de voiture, il y avait la marche et les transports en commun. Plus tard, nous vivions dans une très grande maison, près de Paris et nous passions sans doute pour plus riche bien que nous fûmes les plus pauvres. C'était une banlieue huppée.
 

Paris comptait et compte encore deux millions d'habitants, son agglomération treize. Elle contient le cinquième de la population française. Lorsque j'étais petit, bien sûr, il y a avait le trou des halles, les rues étaient pavées et nous nous arrêtions chez Francis y prendre café et notamine pour le voyage. C'était Francis qui nous la donnait. La tour Montparnasse n'existait pas mais il y avait encore des ruines, des immeubles étayés et je me surprenais souvent quand la voiture ronronnait à l'arrêt à un feu, à m'y rêver en uniforme avec une femme ou un enfant, perdu là au mlieu des gravats tout frais encore. Et puis je regardais les nuages et le dessin qu'ils faisaient sur le ciel bleu un peu pale. Étaient-ils réels? parfois y passait un avion et sa petite traînée éphémère, lui aussi il pourrait en faire des nuages. Maman chantait dans la voiture, et nous reprenions en cœur, avec ma sœur ..."ne pleure pas chaussè et teu, nous te repriserons, avec du fil doré....". J'ai eu beaucoup de chance. Mes parents m'aimaient, comme ils aimaient également mes frères et sœurs et s'ils faisaient autorité, ils ne m'ont jamais contraint... et même à mon grand dam qu'allais-je donc faire quand je serai grand? et maman était enjouée jusqu'à la naïveté parfois. Tant et si bien qu'elle m'a transmis sans doute les plus grands préceptes de ma vie, tels que "plaie d'argent n'est pas mortelle", "la petite bête ne mange pas la grosse".. le soir, avant de dormir elle nous disait les fables de la Fontaine, en argot. Elle était né à Pantin avant la guerre, ma grand-mère avait été alcoolique et sa mère, morte à l'âge de quatre-vingt onze ans avait élevé treize enfants en travaillant à l'usine. L'une comme l'autre lavait tout le linge à la main, au lavoir, fumait les mégots trouvés sur les trottoirs et sirotait la niaule à l'abri des taules ondulés des vieilles baraques ouvrières. Mon père était le fils aîné d'un très gros industriel français, un fleuron brisé par l'avidité de ses sœurs et la guerre...
 

Pensait-elle aussi bien dire en parodiant la chanson "ne pleure pas Jeannette", alors que le globe géopolitique terrestre, ce mois-ci, entreprend au son de la dislocation financière mondiale de se redessiner? Aurait-elle seulement pu imaginer que ses enfants verraient les monnaies mondiales disparaître, l'Europe naissante et les Etats-unis d’Amérique éclater entre ceux du sud, confédérés autour d'un dollar frappé au Texas et étalonné sur l'or, et ceux côtiers peut-être absorbés une partie du Canada? Que le destin du monde reposerait sur le choix individuel des peuples à vivre une réalité tangible et honnête ou un confort virtuel global génocidaire? et que moi seul sans doute quiterait la mise en scène - qu'irais-je donc faire dans cette galère? Il y a tout de même quelque chose d'extraordinaire dans le fait que l'incertitude d'un bouleversement géopolitique mondial en vienne par le fait même qu'elle interpelle éventuellement les consciences à remettre en question la topologie même de l’écosystème humain. Probablement Washington District of Columbia est-il depuis le mois dernier un état étranger de l'union, certainement, les procédures engagées précédemment par le gouvernement de D.J. Trump dans la réforme de la banque centrale américaine ont-ils permis l'implosion boursière actuelle. Et sans doute la Chine opérant par ailleurs un nettoyage de son appareil politique a eu de bonnes raisons d’acheter en un jour deux millions et demie de tonnes de maïs sur les marchés alors que les "investisseurs" tentent de séquestrer les métaux précieux encore disponibles.
 
Durant ma brève existence, certains rêves se sont avérés des feuilletons, leurs trames rémanentes ont jalonné ma compréhension. L'un d'eux m'a plus frappé que les autres. C'est celui, peut-être commun, de la fin du monde. J'avais conduit quelques personnes à l'abri dans la cave d'un immeuble que je visitais. Le plus étrange n'étais pas que je survive à ce sourd et soudain éclair auquel quasiment rien ni personne n'avait résisté, mais que je fus interpellé peu après par l'un des occupants de ces sphères silencieuses simultanément apparues. Il m'a scanné la ligne de vie et invité à le suivre... L'inconnu est fantastique, sans lui pas de grande découverte!
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